L’économie française se caractérise par un secteur public relativement important. C’est un problème que nous avons examiné à maintes reprises et qui concerne la zone euro. Certains pays considèrent que les règles du Pacte de stabilité et de croissance sont une invention franco-allemande et qu’il serait donc bon que les Français fassent au moins un effort pour les respecter. Plus récemment, nous avons vu le niveau élevé des dépenses publiques à l’ère de la pandémie de Covid-19 combiné à un manque de croissance économique. De plus, les hausses des taux d’intérêt de la BCE ont contribué à rendre la dette beaucoup plus chère. Après tout, les politiques de la BCE de l’ancienne ministre française des Finances Christine Lagarde ont fait que la France a été payée pour emprunter pendant un certain temps, car les emprunts se faisaient à des rendements obligataires négatifs.
Commission européenne
Le 19 juin dernier, elle avait lancé un coup de semonce budgétaire à la France.
Le déficit public est supérieur à 3 % du PIB depuis 2020 ; il est passé de 6,6 % du PIB en 2021 à 4,8 % du PIB en 2022, avant de remonter à 5,5 % en 2023. Il devrait diminuer à 5,3 % en 2024 et à 5,0 % du PIB en 2025.
Comme vous pouvez le constater, la France avait emprunté à un niveau bien supérieur à la limite de 3 % par an. En théorie, elle s’efforçait de réduire le problème.
En 2023, selon les estimations de la Commission, la politique budgétaire était restrictive, de 0,5 % du PIB, dans un contexte de forte inflation………Selon les estimations de la Commission, la politique budgétaire devrait être restrictive de 1,1 % du PIB en 2024.
Cela pose la question de savoir comment le déficit a pu augmenter si la politique budgétaire était restrictive. Mais si nous prenons au pied de la lettre la politique budgétaire restrictive, nous nous posons également la question de savoir si elle affectera la croissance économique.
La croissance devrait être de 0,7 % en 2024 et de 1,3 % en 2025. En 2024, la croissance devrait être principalement tirée par la consommation privée et publique.
Cette année devrait donc être la même que l’an dernier et une croissance de 0,7% ne va pas beaucoup aider les indicateurs budgétaires. Je reviendrai plus tard sur la question de la croissance économique mais pour l’instant la France se trouve dans une situation que j’ai souvent soulignée, celle que chante Paul Simon.
Glisser en glissant
Glisser en glissant Vous savez que votre destination est plus proche Plus tu glisses, plus tu t’éloignes
Tout devient un peu plus étrange jusqu’à ce que le mot crise commence à apparaître.
La conséquence de déficits budgétaires persistants de cette ampleur est que les gens commencent également à s’intéresser aux paramètres de la dette.
Défis liés à la dette et situation de la dette à moyen terme. La dette publique a diminué de 113,0 % du PIB à la fin de 2021 à 111,9 % à la fin de 2022, puis à 110,6 % à la fin de 2023. Elle devrait augmenter à 112,4 % et à 113,8 % à la fin de 2024 et 2025, respectivement.
Nous voilà de nouveau en train de glisser. Mais ce n’est pas tout.
Dans l’ensemble, l’analyse de la viabilité de la dette fait apparaître des risques élevés à moyen terme. Selon les projections de référence sur 10 ans, le ratio de la dette publique augmenterait continuellement pour atteindre environ 139 % du PIB en 2034.
Ceux qui ont suivi régulièrement le mouvement se rappelleront peut-être que les autorités de la zone euro avaient fixé un taux de 120 % du PIB comme objectif de référence au moment où la crise grecque s’est aggravée il y a plus de dix ans. Cette mesure s’est retournée contre elles, puisque le Portugal et l’Italie l’ont rapidement dépassée et, comme vous pouvez le constater, elle pourrait bientôt avoir un autre écho en France.
Tous les chiffres ci-dessus sont valables malgré l’existence d’une certaine aide de la zone euro.
Les dépenses financées par les subventions de la facilité pour la reprise et la résilience et d’autres fonds de l’UE se sont élevées à 0,4 % du PIB en 2023.
Cependant, comme nous l’avons déjà noté, la croissance économique de la zone euro que ces fonds étaient censés assurer n’a pas eu lieu.
Cour des Comptes
Hier, la Cour des comptes française s’est jointe à la mêlée.
2023, une très mauvaise année pour les finances publiques
Comme vous pouvez le constater, il n’a pas mâché ses mots et a soutenu son action avec ceci.
Le déficit public a atteint 154 milliards d’euros et 5,5 points de PIB en 2023, en baisse de 0,7 point par rapport à 2022 et de 0,6 point par rapport à la prévision du Gouvernement. La situation de la France contraste fortement avec celle de ses principaux partenaires européens, qui sont parvenus à stabiliser voire à réduire significativement leur déficit en 2023.
La référence aux pairs de la France est assez pointue. Contrairement à la Commission européenne, elle pointe plutôt du doigt le gouvernement Macron.
et à de nouvelles réductions d’impôts
Cette année, ils soulignent que la situation politique est un problème.
Sans anticiper la stratégie budgétaire que proposera le nouveau Gouvernement,
Cela ajoute aux doutes existants sur la crédibilité des plans pour cette année.
Le premier risque est de ne pas atteindre l’objectif de maîtrise des dépenses, qui repose sur 15 milliards d’euros d’économies supplémentaires annoncées depuis février 2024 pour compenser la mauvaise année 2023. Ce risque en dépenses se double d’un risque en recettes, le projet de taxe sur les rentes, censé rapporter 3 milliards d’euros dès 2024, attendant toujours sa traduction législative.
Il ne pense pas non plus beaucoup aux projets à venir.
A la veille des législatives, la France affichait encore l’objectif d’un retour du déficit à un peu moins de 3% en 2027, avec une dette publique dépassant son niveau de 2023 et commençant à peine à baisser. Cette trajectoire, en deçà de celle affichée par les autres grands Etats européens, est irréaliste.
Pour ceux qui estiment que l’économie française dépend des dépenses publiques, les chiffres ci-dessous renforcent le problème de la croissance.
Les hypothèses de croissance qui le sous-tendent sont en effet particulièrement optimistes et ne semblent pas prendre en compte l’impact dépressif des hausses de prélèvements obligatoires prévues à +21 milliards d’euros en 2025-2026 et un ralentissement sans précédent des dépenses ordinaires.
Peu importe les chiffres qu’ils analysent, la situation empire.
Les trois scénarios alternatifs quantifiés par la Cour (croissance aux niveaux trimestriels observés depuis deux ans ; prélèvements obligatoires constants ; dépenses qui évolueraient au même rythme qu’au fil des années (2015-2019)) aboutissent tous à un déficit public toujours significativement supérieur à 3% en 2027, avec une dette toujours en augmentation.
Commentaire
L’argument de la croissance économique a commencé à changer récemment, et pas dans le bon sens. La situation semblait s’affaiblir dans la zone euro après une amélioration au début de l’année. Cette tendance a été suivie il y a une semaine par celle-ci.
Cela dit, il était clair dans d’autres domaines de l’entreprise
Enquête prospective : les entreprises françaises en difficulté
entrer en mode expansion en investissant et en embauchant
intentions étaient toutes deux atténuées. En outre, lorsqu’on les compare
avec l’Europe dans son ensemble, la France se classe au bas de l’échelle
prévisions de croissance de l’activité dans les 12 prochains mois. (S&P Global)
Cela peut être en partie lié à l’incertitude politique, même si elle-même a des effets contraires. Si Macron dépensait pour rester au pouvoir, cela ne fonctionnait pas. De plus, l’incertitude politique n’a pas fait grand mal à la Belgique lorsqu’elle a connu une longue période sans gouvernement. Il y a ensuite le problème de toute nouvelle austérité qui fragiliserait encore davantage l’économie.
Ensuite, il y a un problème qui est généralement esquivé dans les rapports : la nouvelle dette et le refinancement de la dette ancienne sont devenus beaucoup plus coûteux. Il n’est pas étonnant que la France ait emprunté alors qu’elle était payée pour le faire. Mais il faut maintenant prendre en compte un rendement à dix ans de 3,08 %. De plus, toute dette indexée sur l’inflation (11 % du total) est devenue plus chère en raison de la crise du coût de la vie. Quelqu’un de plus cynique que moi pourrait penser que la présidente de la BCE Christine Lagarde sera plutôt désireuse de réduire les taux d’intérêt et donc les rendements obligataires.
Globalement, je me souviens des travaux de Reinhart-Rogoff sur la dette publique. Cette question a soulevé toutes sortes de problèmes, mais comme les niveaux de dette nationale ont augmenté, nous semblons avoir un problème de croissance économique.
Pendant ce temps, dans un exemple d’organisme en voie de capture, la Cour des comptes française veut « Plus ! Plus ! Plus ! » pour son projet favori.
Cette année, la Cour consacre un chapitre spécifique à l’urgence climatique. Les investissements nécessaires pour respecter nos engagements climatiques sont estimés à 60 milliards d’euros supplémentaires par an en 2030, alors que les recettes fiscales issues des carburants devraient rapidement s’éroder et que la croissance pourrait structurellement décliner chaque année en raison des coûts de la transition et du réchauffement climatique.
Ouvrages sur un objet proche:
Comment va la vie ? 2017.,Lien sur la fiche de présentation de ce livre. Disponible dans toutes les bonnes bibliothèques de votre département.
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